Palais royal de Venaria Reale (Turin), Musée Picasso à Paris, Musée du Louvre-Lens, Château de Chambord, Château d’If à Marseille ou Musée d’arts de Nantes, ces danses-Promenades ont été pensées pour relier patrimoine et mouvement, grande histoire et petites anecdotes. Ambra Senatore saisit l’esprit d’un lieu, qu’il soit historique, artistique, paysager, elle s’inspire des lignes fortes architecturales, de la pierre, des herbes hautes d’un jardin ou de la posture d’une sculpture, ou des figures des tableaux. En écho, sa danse ne change pas son cap - geste quotidien, théâtralité, humour, absurde, jeux, relation directe au spectateur - mais vient s’appuyer sur un monument qui en constitue le fil. La déambulation et le changement de décor, permettent de mieux explorer les espaces et d’emmener, avec les danseurs, des spectateurs captifs d’une histoire à écouter et à voir. Ce principe de promenade chorégraphique participative, se réinvente pour chaque lieu qu’elle traverse. A chaque nouvelle escale, elle invite deux à quatre danseurs et musiciens, complices de longue date.
De Ambra Senatore
Avec la participation en alternance avec Caterina Basso, Aline Braz Da Silve, Claudia Catarzi, Matteo Ceccarelli, Alix Coudray, Simon Falguières, Elisa Ferrari, Marc Lacourt, Giselda Ranieiri, Antoine Roux-Briffaud
Environnement sonore Jonathan Seilman
Bande son Ambra Senatore
Production CCNN
Coproduction Musée d’arts de Nantes
Réalisation François Gauducheau et Jean-Noël Duval ©CCNN - Primavista Films
Filmé au Musée d’arts de Nantes dans le cadre de l’exposition Nicolas Régnier, l’homme libre (1er décembre 2017/11 mars 2018)
L'œil de la critique
La chorégraphie s'accommode donc d'improvisation en fonction de la position des spectateurs dans l'espace. Ambra Senatore va développer plus longuement ses chorégraphies devant des statues ou des peintures afin de les réinterpréter avec humour.
Ainsi les quatre danseurs prennent les postures de quatre statues avant de les imaginer en train de d'effectuer un match de base-ball. A la fin de chorégraphie, qui se déroule dans la chapelle du château, les danseurs invitent une spectatrice à se joindre à eux pour la mise en espace d'un tableau, la représentation d'une scène biblique exposée sur un des murs. »
LC, Froggydelight, juillet 2016
« On entre dans le château par un pont-levis qui voit la foule se diriger en file indienne. Tout est compartimenté par d’épaisses murailles et une architecture qui fonctionne sur l’idée de la verticalité. Ambra Senatore a su trouver le contrepoint d’un édifice qui nous rappelle en tout point le souvenir de la guerre. Des êtres sautillants, les doigts pointés au-dessus de leur tête, gambadent dans l’herbe haute de la fosse, en contrebas du pont-levis. Dans ce jeu de la faune et de la flore, une ironie pointe le bout de son nez pour emmener le public dans une après-midi joyeuse. À l’intérieur de l’enceinte, le faune reprend son droit à la parole et transforme la cour intérieure du puits en auditorium, où le public, dressé sur les balcons, admire des partitions de pas dansés, sortes de mini-objets qui meurent et renaissent dans un même instant. Puis, dans la symbolique du joueur de flûte, la foule suit l’interprète fanfaron et découvre, à la dérobée, l’imposante structure qui mène au donjon. Ambre Senatore prend le pari de construire une inversion des sentiments. Plus l’architecture nous interpelle dans sa violence et son isolement (le cachot), plus la chorégraphe regroupe son monde et l’emmène dans un jeu de saltimbanques. »
Karim Grandi-Baupain, Journal Ventilo, 2 octobre 2017,