Dans un décor familier d’appartement, cinq habitants évoluent entre le salon, la cuisine et la chambre. Des pièces qui soulignent la notion de limite qui habite cette création, celle très concrète d’agencement de l’espace, et celle, plus métaphorique, des empêchements de l’esprit, frontières invisibles et imposées, qu’il s’agirait de dépasser. Plus que jamais, la chorégraphe explore les gestes du quotidien et le pouvoir de la parole dans cette pièce autant jouée que dansée. Étirant les rythmes, coupant les scènes, rejouant des dialogues, la chorégraphe flirte avec l’absurde et les distorsions surréalistes. Leurs déambulations forment des séquences qui sont répétées, accélérées, exagérées, découpées, obéissant à une loi incertaine. Il semblerait que quelqu’un tienne les manettes d’un jeu dans lequel le temps, l’espace et la force sont des paramètres modulables à volonté, dans un ballet absurde et fascinant.
Pièces, conçue pour un grand plateau, trouve son terreau dans la création in situ Petites briques, série de saynètes dansées du quotidien, jouées dans des lieux de passage et de vie.
C’est aussi la première création d’Ambra Senatore en tant que directrice du Centre Chorégraphique National de Nantes, dont elle prend la direction au 1er janvier 2016.
Création Les 2 Scènes, Scène nationale de Besançon en novembre 2016
Chorégraphie Ambra Senatore
Sur scène Caterina Basso/ Aline Braz Da Silva, Matteo Ceccarelli, Elisa Ferrari, Ambra Senatore, Christophe Valerio
Lumières Fausto Bonvini
Conception sonore Jonathan Seilman, Ambra Senatore
Costumes Louise Hochet
Réalisation décor Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique
Production CCN de Nantes
Coproduction Les 2 Scènes-scène nationale de Besançon, Le Théâtre de la Ville-Paris
Soutien CDC de Grenoble, Le Pacifique
Captation réalisée par Fabio Melotti au Lieu Unique, scène nationale de Nantes les 6 et 7 décembre 2016
L'œil de la critique
Mais dans la projection de ce film théâtral, ça dérape autant : Retours en arrière, répétitions, sauts dans le temps… Au fait, y a-t-il une histoire? Bien sûr, la chorégraphe qu’est Senatore ne laisse pas les choses au hasard ! Chaque geste, chaque cut porte le sceau de son ironie, de son propre sourire facétieux et d’une idée très claire sur ce qu’est son univers personnel. La metteure en scène qu’elle est trace sa route dans le paysage de la danse, et cette route est parfaitement cohérente. »
Thomas Hahn, Artistikrezo