L’art est-il une marchandise comme une autre ? Car oui, la création se vend et s’achète. Et l’artiste ? Vendu lui aussi ? Que faire de ce décalage ressenti par la jeune chorégraphe entre l’investissement humain dans la création et ce moment où les pièces deviennent marchandises ? Dans ce solo des débuts, Ambra Senatore  joue de cet état de fait dans une Italie berlusconienne. Elle condense des extraits de soli qu’elle a créés et déjà montrés. Et s’expose comme un objet. Cela ressemble à un trailer qui mettrait en appétit… des acheteurs, ou les frustrerait, tant tout est tronqué. Le ton est déjà celui de l’humour , et d’une danse théâtralisée  : elle décale la réalité, pique là où ça fait mal, provocatrice mais burlesque et ingénue aussi. Et cela fait mouche ! « Dans mes soli, l’humain  était au coeur et quand j’en parlais, cela devenait un objet de marchandises, quelque chose d’aride. Cela me troublait. Merce était significatif de cette période où j’étais chorégraphe émergente », se souvient-elle. 

Le solo tournera en Italie  de 2005 à 2007 avant d’être repéré aux rencontres franco-italiennes Carta bianca à Chambéry, en 2007, et à Avignon, en 2009, aux Hivernales. Le début d’une longue histoire avec la France.

Merce (Marchandises)
Création Festival Short Format à Milan en octobre 2005
De et avec Ambra Senatore
Lumières Matteo Fantoni, Fausto Bovini
Musiques Riccardo et Ambra Senatore, 80/81, Ray Charles, Brian Bellott
Production Junge Hunde/Sosta Palmizi, ALDES

L'œil de la critique

« Elle présente ensuite Merce, qui prend sa source dans un constat : dans notre société, tout s’achète, tout se vend. Comment la création artistique peut-elle trouver une place dans un tel cadre ? Qui « achètera » l’écoute, le désir et la rencontre qui fondent un acte esthétique ? Sur un mode plein d’humour et cependant nettement provocateur, la danseuse présente ses produits, s’expose tel un objet, comme dans un catalogue promotionnel. »

Marie Chavanieux, la Terrasse, 10 juillet 2009

échos se parcourt au gré de panoramas, vidéos, articles, mises en jeu et en danse, témoignages de la chorégraphe, de spectateurs ou de danseurs.

On y entre par plusieurs portes : une sélection chronologique de 14 pièces emblématiques d’Ambra Senatore dans Panorama , et 6 thématiques pour mieux comprendre son travail (Origines, Composition, Jeu, Corps, Dans la vie, Regards) qui font aussi écho à l’histoire de la danse et des arts.

Dans chaque page thématique, un code couleur :

  • En théorie

    un texte pour explorer en profondeur le travail d’Ambra Senatore et le champ chorégraphique
  • Au cœur du travail

    vidéos et témoignages de la chorégraphe et de ses danseurs
  • En écho

    diaporamas sur l’histoire de l’art et de la danse
  • En regards

    paroles et écrits de spectateurs, de pratiquants, de critiques sur la danse d’Ambra Senatore
  • En jeu

    mise en mouvement ou en action à pratiquer seul ou en groupe